Un texte énervé et particulièrement bien écrit pour dénoncer l’absurdité complète de la première guerre mondiale.
Par des chapitres courts et des détours surprenants l’auteur aborde plusieurs épisodes marquants de la période : la déclaration de guerre (« Dès le 31 juillet, les armées ne sont plus séparées que par une ultime couche d’angoisse »), les théories militaires dépassées (« […] la guerre n’est pas que cette belle opération d’échec ou de go que l’on s’imagine ; elle est une série d’erreurs, de maladresse. On jongle avec n’importe quoi et toutes sortes d’objet tombent du ciel sur le terre »), les consanguinités des dirigeants (« même des bonbonnes d’eau bénite ne suffiraient pas à faire de ces princes autre chose que des majestés de feuilleton »), les tranchées (« on gagnait quelques centimètres parfois, des jours de mortier aboutissaient à d’accablantes victoires »), les prisonniers de guerre.
C’est percutant, pas toujours simple à lire mais fort.